A)
La giusta critica del leninismo curdo sviluppata da JP lascia intravvedere
un’interpretazione che, pur attenuata da molte affermazioni di solidarietà e di
rispetto per il popolo in lotta del Rojava, concepisce la realtà curda come
equivalente alla realtà dei suoi nemici. Il che non tiene abbastanza conto del
macabro ruolo avuto da Daesh e dalla Turchia nella situazione, fatto che,
secondo me, rende insufficiente l’affermazione di JP che “il Rojava è cento
volte meglio di tutto il resto”. La fragilità storica della rivoluzione sociale
richiede altre solidarietà che un voto di sufficienza. Giustissimo diffidare
del leninismo soggiacente e inquinante ma, nonostante la burocrazia PKK, emerge
ormai, oltre i cenacoli storici che ne hanno preservato la matrice in tempi
oscuri, una coscienza radicale autentica che cerca sé stessa – dal Rojava al Chiapas,
fino al quotidiano di tutte le lotte di occupazione della vita – spandendosi a
macchia d’olio ed esprimendo concretamente l’abbozzo di una coscienza di specie
destinata a superare una coscienza di classe sconfitta dalla storia. In essa
non c’è più spazio per gerarchie né avanguardie politiche separate dal
movimento reale, come hanno provato, sia pur confusamente e
contraddittoriamente, i Gilets jaunes.
Questa
componente nuova della rivolta oggi in corso è ancora fragile, non si può che
ripeterlo, ma non è più succuba dei trucchi statalisti. In epoche diverse, la
guerra del Vietnam e quella di una Spagna libertaria ma ancora fortemente
patriarcale (nonostante l’ottimo lavoro poetico
delle libertarie acratiche di allora),
non potevano esprimere efficacemente la sensibilità, appunto acratica, che
emerge, invece, oggi prepotentemente e si diffonde. Banalizzare o ignorare
questa novità sarebbe un errore.
B)
La preziosa lucidità che JP applica all’analisi della pandemia fuori, contro e
oltre la coppia binaria “complottismo e
anticomplottismo”, è un po’ troppo pessimista sul comportamento delle
masse. Sono anch’io assolutamente diffidente di ogni pazza folla e dei suoi
isterici o perversi sobillatori, ma credo che la pedagogia del virus stia
creando, underground, una maggioranza
ancora poco discorsiva ma già insofferente tanto della servitù volontaria manipolata
dal potere che del delirio negazionista di capricciosi consumisti la cui
empatia è ridotta a zero, arrabbiati perché nostalgici del quotidiano
produttivista “di prima”. Dall’evoluzione di questo magma ancora confuso che prende
lentamente forma al di fuori delle due sottomissioni alla logica produttivista in
lotta ideologica tra loro, dipenderà la vittoria del totalitarismo o il suo
smantellamento nel nome della difesa di una vita organica in via di sparizione –
confrontata al sempre più invadente delirio digitale, inquietante avanguardia
del transumanismo. Certamente, il potere ha montato a neve la psicosi da panico
e l’infantilismo, ma non per questo una dose razionale di principio di
precauzione va confusa con le paranoie di ogni tipo in circolazione. Niente giudizi
affrettati su chi ha senso, chi non ne ha o non ne ha più. Con cosi poche
certezze, manipolare i dati è alla portata di tutti, nessuno escluso. Come nota
JP:“La sola certezza su tali soggetti e
con tali attori è che la verità non verrà mai a galla”. Forse non
tutta e comunque non subito.
È
bene, dunque, evitare di alimentare le diverse macchine del fango che gli
infangati di tutte le ideologie fanno marciare a tempo pieno contro i loro
avversari, dal virtuale al reale. Geeks e burocrati, stessa lotta e stesso
nemico: l’umanità vivente in cerca di autonomia per un’autogestione
generalizzata della vita quotidiana.
C)
Sul concetto di Leviatano che uso spesso e volentieri anch’io, a modo mio, un
po’ più vicino a Fredy Perlman che a Thomas Hobbes, ho una lettura diversa che
riguarda la sua dimensione simbolica (il capitalismo è un modo di produzione
all’opera, l’immagine del mostro biblico una rappresentazione mitologica). Leviatano
o no, questo mi pare l’essenziale: in quanto maschera dello Stato complice del
Mercato, il “mostro” opera in modi vari e diversi, certo, ma altrettanto “in Stati
federali come la Svizzera, la Germania o gli Stati Uniti, nella burocrazia
cinese super-centralizzata o nel narco Stato messicano” allo scopo di preservare
le gerarchie, cambiarle se necessario, ma garantire sempre la continuità del
potere produttivista.
Sergio Ghirardi Sauvageon
Trois distinguos ponctuels concernant la lumineuse
lettre
à Piero de Jacques Philipponneau
A) La juste critique du léninisme kurde développée par JP laisse ouverte
une interprétation qui, même si atténuée par plusieurs expressions de
solidarité et de respect pour le peuple en lutte du Rojava, conçoit la réalité
kurde comme équivalent à la réalité de ses ennemis. Ce qui ne tient pas assez
compte du rôle macabre que Daesh et la Turquie ont joué dans la situation, rendant,
à mon avis, insuffisante l’affirmation de JP que « le Rojava est cent fois
mieux que tout le reste ». La fragilité historique de la révolution
sociale requière d’autres solidarités qu’une note moyenne. C’est très juste se
méfier du léninisme subjacent et polluant mais, malgré la bureaucratie du PKK,
émerge désormais, au-delà des cénacles qui en ont préservé la matrice pendant
des temps sombres, une conscience radicale authentique qui se cherche – du
Rojava au Chiapas jusqu’au quotidien de toute lutte pour l’occupation de la vie
–, se répandant à tache d’huile et exprimant concrètement l’ébauche d’une
conscience d’espèce destinée au dépassement d’une conscience de classe vaincue
par l’histoire. En elle il n’y a plus la place pour des hiérarchies et
avant-gardes politiques séparées du mouvement réel, comme l’ont prouvé, malgré
les contradictions et la confusion, le s Gilets jaunes.
Cette composante nouvelle de la révolte aujourd’hui en
cours est encore fragile, on ne peut que le répéter, mais elle n’est plus sous
l’emprise des combines étatistes. Dans des époques differentes, la guerre du
Vietnam et celle d’une Espagne libertaire, mais encore intimement patriarcale
(malgré le superbe travail poétique
des libertaires acratiques de l’époque), ne pouvaient pas exprimer efficacement
la sensibilité, justement acratique, qui se dégage, en revanche, avec force et
se répand aujourd’hui. Banaliser ou ignorer cette nouveauté serait une erreur.
B) La lucidité précieuse que JP applique à l’analyse de la pandemie, en
dehors, contre et au-delà du couple binaire « complotisme et
anticomplotisme » est un peu trop pessimiste sur le comportement des
masses. Je suis moi aussi absolument méfiant de toute foule déchainée et de ses
hystériques ou pervers agitateurs, mais je crois que la pédagogie du virus soit
en train de créer, underground, une
majorité encore peu bavarde mais déjà exaspérée autant par la servitude
volontaire manipulée par le pouvoir que par le délire négationniste des
consommateurs capricieux dont l’empathie tend à zéro, enragés car nostalgiques
du quotidien productiviste d’avant. De l’évolution de ce magma encore confus
qui prend lentement forme en dehors des deux soumissions à la logique
productiviste en lutte idéologique entre elles, va dépendre la victoire du
totalitarisme ou son démantèlement au nom de la défense d’une vie organique en
voie de disparition – confrontée à un
délire numérique de plus en plus envahissant, inquiétante avant-garde du
transhumanisme. Certes, le pouvoir a monté en neige la psychose de la panique
et l’infantilisation, mais cela ne signifie pas que qu’on doit confondre une
dose rationnelle de principe de précaution avec les paranoïas de tous genres
qui circulent. Pas de conclusions hâtives sur qui a du sens, qui en manque et
qui en a perdu. Avec si peu de certitudes, manipuler les données est à la
portée de quiconque, sans exceptions. Comme le dit JP : « La seule
certitude sur de tels sujets et avec de tels acteurs c’est que la vérité ne
sera jamais connue ». Peut-être pas toute et surtout pas tout suite.
C’est bien, donc, de ne pas
alimenter aucune des differentes machines
à salir que les salis par une quelconque idéologie font marcher à plein régime
contre leurs adversaires, du virtuel au réel.
Geeks et bureaucrates, même
combat et même ennemi : l’humanité vivante en cherche d’autonomie pour une
autogestion généralisée de la vie quotidienne.
C) A propos du Léviathan, concept
que moi aussi j’utilise souvent et volontiers à ma façon (un peu plus proche à
Fredy Perlman qu’à Thomas Hobbes) j’ai une lecture différente qui concerne sa
dimension symbolique (le capitalisme est un mode de production à l’œuvre,
l’image du monstre biblique une représentation mythologique). Léviathan ou pas,
ceci me parait l’essentiel : en tant que masque de l’Etat complice du
Marché, le « monstre » œuvre de façons diverses et variées, certes,
mais autant « dans des
États fédéraux, suisse, allemand ou américain, la bureaucratie chinoise hyper
centralisée ou le narco-État mexicain » dans le but de préserver les
hiérarchies, les changer si nécessaire, mais garantir toujours la continuité du
pouvoir productiviste.
Es-que tout cela va finir ?
Sergio Ghirardi Sauvageon