sabato 7 aprile 2018

Parfois tout commence par des chansons 2

 

 

TERRE LIBRE                                        


« En août 2016 je me trouvais à Athènes dans l’appartement d’un ami. Je venais d’apprendre que de nouvelles menaces pesaient sur l’occupation de Notre Dame des Landes, quand un accordéoniste passa dans la rue, jouant un air que je m’empressai de noter. C’est de cette rencontre qu’est née la chanson Terre libre, que Fanchon s’est empressée d’ interpréter en faisant d’une simple ritournelle un chant de combat. »
Raoul VANEIGEM

Pour saluer les occupants de Notre-Dame-des-Landes et des ZAD à travers le monde Raoul VANEIGEM : Paroles Ecrites sur l'air de : Άστα τα μαλλάκια σου de Μιχάλης Σογιούλ Fanchon DAEMERS : interprétation, harpe celtique & arrangements Daniel WILLEM : enregistrement et mixage

Je suis d’ici et de nulle part
le monde est mon regard
le désir guide mes pas
la vie est mon combat
mon jardin est sans frontières
ma patrie c’est la Terre
jamais Etat ni mafia
ne s’en appropriera
Religions, nations, partis
fomentent des conflits
dont ne veulent pas ceux pour qui
la vie n’a pas de prix
La guerre que nous menons
C’est la guerre au profit
à l’argent qui envahit
le monde et le pourrit
Mieux nous vaut vivre debout
que survivre à genoux
à ramasser la monnaie
que voleront les banquiers
assez d’une société
où les désespérés
n’ont que le choix de tuer
comme vos policiers
La planète est un cimetière
profitable aux affaires
les croque-morts y font la loi
qu’ils imposent à l’État
mais n’est-il pas étonnant qu’a-
vec ces cadavres élus
pour être nos représentants
nous sommes encore vivants ?
Il n’y a pas de liberté
d’opprimer de tuer
l’homme n’est pas une marchandise
un objet de marché
assassins à la solde
d’une machine à calculer
nous saurons vous briser en
refusant de payer
Vos tanks et vos buldozers
qui ravagent la terre
auront beau tout dévaster
écoles et potagers
nous tenons entre nos mains
les récoltes futures
et nous sommes déterminés
à tout recommencer
Laisse tes cheveux voler
au vent fou des idées
bannissons les prédateurs
de notre société
Nous n’avons pour nos combats
d’autre s arme s que la vie
C’est à elle s que je bois
Aux armes qui ne tuent pas
Je suis d’ici et de nulle part
le monde est mon regard
le désir guide mes pas
la vie est mon combat
mon jardin est sans frontières
ma patrie c’est la Terre
jamais État ni mafia
ne s’en appropriera








Tous nos remerciements à Vincent BASCHET pour la traduction en espagnol : TIERRA LIBRE (version sous-titrée en espagnol : https://youtu.be/U211fEoBIgI)

Soy de aquí y de ningún lugar
El mundo es mi mirada
El deseo guía mi andar
La vida es mi lucha
Mi jardín no tiene fronteras
Mi patria es la tierra Jamás Estado ni mafia Se la apropiarán.
Religión, nación, partido
Fomentan conflictos
Que rechazamos, pues no Tiene la vida precio.
La guerra que llevamos
Es la guerra al lucro
Al dinero que invade
Al mundo y lo pudre.
Más vale vivir de pie
Que mendigar de rodillas
Cogiendo las monedas
Que roban los banqueros.
Basta de una sociedad
Donde a los desolados
No les queda más que matar
Como sus policías.
El planeta es un cementerio
Ventajoso al negocio
Enterradores hacen la ley
Que imponen al Estado
¿Pero no es esto curioso que
Con cadáveres electos
Como respresentantes
Estemos vivos aun?
No tienen el derecho
De oprimir y matar.
El hombre no es mercancía
Ni objeto de venta.
Asesinos a cuenta
De una calculadora
Sabremos destruirlos ne- Gándonos a pagar.
Sus tanques y buldozers
Que asesinan la tierra.
Aunque todo lo devasten
Escuelas y cultivos
Tenemos en nuestras manos
Las cosechas futuras
Y estamos determinados
A comenzar otra vez.
Deja tu cabello volar
Al viento de la locura.
Saquemos a los depredadores
De nuestra sociedad.
No tenemos para combatir
Más armas que la vida.
Por esas armas brindo yo
Por las que no matarán.
Soy de aquí y de ningún lugar
El mundo es mi mirada
El deseo guía mi andar
La vida es mi lucha
Mi jardín no tiene fronteras
Mi patria es la tierra
Jamás Estado ni mafia
Se la apropiarán.

Parfois tout commence par des chansons 1




PARFOIS TOUT COMMENCE PAR DES CHANSONS

J’ai entendu Fanchon chanter bien avant qu’elle devienne une amie. Depuis lors, sa voix n’a cessé d’évoquer pour moi ces chanteuses de barricades auxquelles Delacroix a rendu hommage. Oui, ce Delacroix dont les médiocres et les assis de notre siècle raillent la grandiloquence comme ils se gaussent du romantisme révolutionnaire. Je sais bien que le chant de combat n’est pas le combat lui-même mais quand sa rage et sa lucidité ne tombent pas dans le triomphalisme ou les nénies célébrant les victimes, il conforte aisément cette
résolution de lutter contre la tyrannie du profit qui désertifie la terre et pollue la joie de vivre. Que les chants renaissent du cœur en révolte contre un monde sans cœur, n’est-ce pas à quoi aspirent secrètement des millions d’êtres colonisés par le désespoir, cette arme de tous les despotismes, et résignés à crever à genoux au lieu de se lever pour vivre debout ?

D’une vague apparemment anodine peut naître un tsunami. Nous ne voulons être ni guerriers ni martyrs. Nous voulons seulement une existence où l’être l’emporte sur l’avoir, où les libertés de la vie annulent les prétendues libertés du commerce (car il n’y a pas de liberté de tuer et d’exploiter). La conscience a ses marées. Elle est aujourd’hui au plus bas et l’on voit le pays des Droits de l’homme, entre deux ridicules d’État, rafistoler le cadavre du patriarcat et
patauger dans les égouts sanglants du nationalisme. Ce n’est pas prophétiser que d’affirmer que cette conscience si proprement délabrée par la colonisation consumériste va se restaurer et réveiller les somnambules. Ne dit-on pas que parfois tout commence par des chansons?
Raoul VANEIGEM 



LA RENGAINE DES RESIGNES

Y a tout à perdre
Rien à gagner
C’est le règne
Des résignés
Et c’est pourquoi
On va crever
Dans la chambre à
Gaz des banquiers . . . . . .


C’est la débine 

Et la combine

Chacun pour soi

Telle est la loi

Et c’est pourquoi

On va crever

Dans la chambre à

Gaz des banquiers
 . . . .
Où sont l’amour

Et l’amitié ?

Morte est 
La solidarité

Et c’est pourquoi

On va crever

Dans la chambre à

Gaz des banquiers
 . . . .
Pas de budget 

Pour les Ecoles

Les hôpitaux

Car nos impôts

Vont financer

Les escaliers

Vers la chambre à

Gaz des banquiers . . . .
C’est la guerre des 

Voisins de paliers

Tout est prétexte

À se flinguer.

Qu’importe puis-

Qu’on va crever,

Dans la chambre à

Gaz des banquiers . . . .
Pour se venger 

De leur lâch’té

Ils attaquent

Les étrangers

Mais c’est ensemble

Qu’ils vont crever

Dans la chambre à

Gaz des banquiers . . . .
L’argent fout l’camp

Si vous pensez 

Que pour autant

La vie s’en va

Vous gagnerez

De quoi crever

Dans la chambre à

Gaz des banquiers . . . .
Pourtant le soleil 

De la vie

Continue à

Nous éclairer.

C’est pas le moment

De crever,

Dans la chambre à

Gaz des banquiers . . . .
La vraie vie

C’est la gratuité

J’veux plus payer

Pour engraisser

Ceux qui pensent

Nous envoyer

Dans la chambre à 


Gaz des banquiers . . . .
L’argent qui tue 

Va les tuer.

Il n’y aura

Qu’à les pousser

Pour qu’ils achèvent

De crever,

Dans leur chambre à

Gaz des banquiers . . . . .


Raoul VANEIGEM : paroles
Fanchon DAEMERS : interprétation.
Jacques-Ivan DUCHESNE : musicien et arrangements.
Musique : trad. français, La Fille au Roi Louis.
Extrait du disque "Contre la Résignation Chants d'amour et de révolte".
Pour trouver cette chanson (Cd Contre la résignation, chansons d’amour et de révolte) , cliquez là

http://chantlibreasbl.wixsite.com/chantlibre-asbl/discographie-fanchon-daemers

Chanteuse de barricade!
Telle est Fanchon dont la voix tendre et passionnée fait revivre les insurrections du passé et donne des ailes au renouveau des révoltes présentes et à venir. (Raoul VANEIGEM)