venerdì 19 febbraio 2021

Tre distinguo puntuali a riguardo della stimolante lettera a Piero di Jacques Philipponneau

  


 

A) La giusta critica del leninismo curdo sviluppata da JP lascia intravvedere un’interpretazione che, pur attenuata da molte affermazioni di solidarietà e di rispetto per il popolo in lotta del Rojava, concepisce la realtà curda come equivalente alla realtà dei suoi nemici. Il che non tiene abbastanza conto del macabro ruolo avuto da Daesh e dalla Turchia nella situazione, fatto che, secondo me, rende insufficiente l’affermazione di JP che “il Rojava è cento volte meglio di tutto il resto”. La fragilità storica della rivoluzione sociale richiede altre solidarietà che un voto di sufficienza. Giustissimo diffidare del leninismo soggiacente e inquinante ma, nonostante la burocrazia PKK, emerge ormai, oltre i cenacoli storici che ne hanno preservato la matrice in tempi oscuri, una coscienza radicale autentica che cerca sé stessa – dal Rojava al Chiapas, fino al quotidiano di tutte le lotte di occupazione della vita – spandendosi a macchia d’olio ed esprimendo concretamente l’abbozzo di una coscienza di specie destinata a superare una coscienza di classe sconfitta dalla storia. In essa non c’è più spazio per gerarchie né avanguardie politiche separate dal movimento reale, come hanno provato, sia pur confusamente e contraddittoriamente, i Gilets jaunes.

Questa componente nuova della rivolta oggi in corso è ancora fragile, non si può che ripeterlo, ma non è più succuba dei trucchi statalisti. In epoche diverse, la guerra del Vietnam e quella di una Spagna libertaria ma ancora fortemente patriarcale (nonostante l’ottimo lavoro poetico delle libertarie acratiche di allora), non potevano esprimere efficacemente la sensibilità, appunto acratica, che emerge, invece, oggi prepotentemente e si diffonde. Banalizzare o ignorare questa novità sarebbe un errore.

 

B) La preziosa lucidità che JP applica all’analisi della pandemia fuori, contro e oltre la coppia binaria “complottismo e anticomplottismo”, è un po’ troppo pessimista sul comportamento delle masse. Sono anch’io assolutamente diffidente di ogni pazza folla e dei suoi isterici o perversi sobillatori, ma credo che la pedagogia del virus stia creando, underground, una maggioranza ancora poco discorsiva ma già insofferente tanto della servitù volontaria manipolata dal potere che del delirio negazionista di capricciosi consumisti la cui empatia è ridotta a zero, arrabbiati perché nostalgici del quotidiano produttivista “di prima”. Dall’evoluzione di questo magma ancora confuso che prende lentamente forma al di fuori delle due sottomissioni alla logica produttivista in lotta ideologica tra loro, dipenderà la vittoria del totalitarismo o il suo smantellamento nel nome della difesa di una vita organica in via di sparizione – confrontata al sempre più invadente delirio digitale, inquietante avanguardia del transumanismo. Certamente, il potere ha montato a neve la psicosi da panico e l’infantilismo, ma non per questo una dose razionale di principio di precauzione va confusa con le paranoie di ogni tipo in circolazione. Niente giudizi affrettati su chi ha senso, chi non ne ha o non ne ha più. Con cosi poche certezze, manipolare i dati è alla portata di tutti, nessuno escluso. Come nota JP:“La sola certezza su tali soggetti e con tali attori è che la verità non verrà mai a galla”. Forse non tutta e comunque non subito.

È bene, dunque, evitare di alimentare le diverse macchine del fango che gli infangati di tutte le ideologie fanno marciare a tempo pieno contro i loro avversari, dal virtuale al reale. Geeks e burocrati, stessa lotta e stesso nemico: l’umanità vivente in cerca di autonomia per un’autogestione generalizzata della vita quotidiana.

 

C) Sul concetto di Leviatano che uso spesso e volentieri anch’io, a modo mio, un po’ più vicino a Fredy Perlman che a Thomas Hobbes, ho una lettura diversa che riguarda la sua dimensione simbolica (il capitalismo è un modo di produzione all’opera, l’immagine del mostro biblico una rappresentazione mitologica). Leviatano o no, questo mi pare l’essenziale: in quanto maschera dello Stato complice del Mercato, il “mostro” opera in modi vari e diversi, certo, ma altrettanto “in Stati federali come la Svizzera, la Germania o gli Stati Uniti, nella burocrazia cinese super-centralizzata o nel narco Stato messicano” allo scopo di preservare le gerarchie, cambiarle se necessario, ma garantire sempre la continuità del potere produttivista.

 Che tutto ciò stia per finire? 

Sergio Ghirardi Sauvageon




Trois distinguos ponctuels concernant la lumineuse

lettre à Piero de Jacques Philipponneau

 

A) La juste critique du léninisme kurde développée par JP laisse ouverte une interprétation qui, même si atténuée par plusieurs expressions de solidarité et de respect pour le peuple en lutte du Rojava, conçoit la réalité kurde comme équivalent à la réalité de ses ennemis. Ce qui ne tient pas assez compte du rôle macabre que Daesh et la Turquie ont joué dans la situation, rendant, à mon avis, insuffisante l’affirmation de JP que « le Rojava est cent fois mieux que tout le reste ». La fragilité historique de la révolution sociale requière d’autres solidarités qu’une note moyenne. C’est très juste se méfier du léninisme subjacent et polluant mais, malgré la bureaucratie du PKK, émerge désormais, au-delà des cénacles qui en ont préservé la matrice pendant des temps sombres, une conscience radicale authentique qui se cherche – du Rojava au Chiapas jusqu’au quotidien de toute lutte pour l’occupation de la vie –, se répandant à tache d’huile et exprimant concrètement l’ébauche d’une conscience d’espèce destinée au dépassement d’une conscience de classe vaincue par l’histoire. En elle il n’y a plus la place pour des hiérarchies et avant-gardes politiques séparées du mouvement réel, comme l’ont prouvé, malgré les contradictions et la confusion, le s Gilets jaunes.

Cette composante nouvelle de la révolte aujourd’hui en cours est encore fragile, on ne peut que le répéter, mais elle n’est plus sous l’emprise des combines étatistes. Dans des époques differentes, la guerre du Vietnam et celle d’une Espagne libertaire, mais encore intimement patriarcale (malgré le superbe travail poétique des libertaires acratiques de l’époque), ne pouvaient pas exprimer efficacement la sensibilité, justement acratique, qui se dégage, en revanche, avec force et se répand aujourd’hui. Banaliser ou ignorer cette nouveauté serait une erreur.

B) La lucidité précieuse que JP applique à l’analyse de la pandemie, en dehors, contre et au-delà du couple binaire « complotisme et anticomplotisme » est un peu trop pessimiste sur le comportement des masses. Je suis moi aussi absolument méfiant de toute foule déchainée et de ses hystériques ou pervers agitateurs, mais je crois que la pédagogie du virus soit en train de créer, underground, une majorité encore peu bavarde mais déjà exaspérée autant par la servitude volontaire manipulée par le pouvoir que par le délire négationniste des consommateurs capricieux dont l’empathie tend à zéro, enragés car nostalgiques du quotidien productiviste d’avant. De l’évolution de ce magma encore confus qui prend lentement forme en dehors des deux soumissions à la logique productiviste en lutte idéologique entre elles, va dépendre la victoire du totalitarisme ou son démantèlement au nom de la défense d’une vie organique en voie de disparition –  confrontée à un délire numérique de plus en plus envahissant, inquiétante avant-garde du transhumanisme. Certes, le pouvoir a monté en neige la psychose de la panique et l’infantilisation, mais cela ne signifie pas que qu’on doit confondre une dose rationnelle de principe de précaution avec les paranoïas de tous genres qui circulent. Pas de conclusions hâtives sur qui a du sens, qui en manque et qui en a perdu. Avec si peu de certitudes, manipuler les données est à la portée de quiconque, sans exceptions. Comme le dit JP : « La seule certitude sur de tels sujets et avec de tels acteurs c’est que la vérité ne sera jamais connue ». Peut-être pas toute et surtout pas tout suite.

C’est bien, donc, de ne pas alimenter aucune des differentes machines à salir que les salis par une quelconque idéologie font marcher à plein régime contre leurs adversaires, du virtuel au réel.

Geeks et bureaucrates, même combat et même ennemi : l’humanité vivante en cherche d’autonomie pour une autogestion généralisée de la vie quotidienne.

C) A propos du Léviathan, concept que moi aussi j’utilise souvent et volontiers à ma façon (un peu plus proche à Fredy Perlman qu’à Thomas Hobbes) j’ai une lecture différente qui concerne sa dimension symbolique (le capitalisme est un mode de production à l’œuvre, l’image du monstre biblique une représentation mythologique). Léviathan ou pas, ceci me parait l’essentiel : en tant que masque de l’Etat complice du Marché, le « monstre » œuvre de façons diverses et variées, certes, mais autant « dans des États fédéraux, suisse, allemand ou américain, la bureaucratie chinoise hyper centralisée ou le narco-État mexicain » dans le but de préserver les hiérarchies, les changer si nécessaire, mais garantir toujours la continuité du pouvoir productiviste.

 

Es-que tout cela va finir ?

Sergio Ghirardi Sauvageon