Dalla
Francia, editoriale n° 58, di Chroniques critiques
In Francia la classe politico-mediatica è impegnata in un’esplosione razzista. I dibattiti sui vecchi media stanno diventando nauseanti. Da CNews a France Inter, da Zemmour al Partito Comunista, l'ideologia reazionaria e razzista sta diventando il nuovo pensiero unico. La classe politico-mediatica, ora sotto l’influenza o il terrore di Bolloré, preferisce parlare d'immigrazione e sicurezza piuttosto che di salari e precarietà.
È meglio dividere gli sfruttati piuttosto che turbare i datori di lavoro. Questo movimento dell’estrema destra del capitale arriva al potere in Argentina e nei Paesi Bassi. Anche i commenti sulla politica internazionale impongono una griglia di lettura etno-razziale.
La
classe politico-mediatica sostiene ormai all’unanimità la teoria dello scontro
di civiltà. Predomina la lettura etnoculturale del conflitto in Medio Oriente.
La colonizzazione e l’occupazione della Palestina da parte di Israele
scompaiono dietro un conflitto tra ebrei e musulmani. Tutte le belle parole
sulla lotta all’antisemitismo risuonano in questo senso. Per porre fine agli
attacchi contro gli ebrei associati a Israele, dobbiamo iniziare a parlare di
occupazione e colonizzazione piuttosto che di conflitto religioso che non
dovrebbe essere importato in Francia.
Il
conflitto è soprattutto tra dominanti e dominati, tra colonizzatori e
colonizzati. La classe politico-mediatica appoggia il massacro in Palestina.
Tutti i media hanno strillato sul diritto alla vendetta e vomitato sul diritto
internazionale. La classe politico-mediatica si è schierata a fianco dei forti
per sterminare i deboli. Tutte le belle parole sul rispetto del diritto
internazionale pronunciate all'epoca dell'invasione dell'Ucraina ora risuonano
per quello che sono: la difesa del campo occidentale contro il resto del mondo.
Contro
la logica etno-razziale, è la lotta di classe che ci permette di uscire
dall’impasse. È l'unico barlume di speranza in mezzo a cadaveri, macerie ed
esuli. Gli scioperi e le lotte sociali in Palestina devono riprendere il loro
corso. L’Intifada del 1987 fu innescata da un movimento di scioperi. Nel 2018 è
scoppiato un nuovo ciclo di lotte sociali. Anche se Hamas e la borghesia locale
reprimono le proteste in Palestina, lo sciopero rimane un’arma preziosa contro
il colonialismo. Allo stesso modo, la solidarietà internazionale tra tutti gli
sfruttati, che si esprime attraverso gli scioperi contro il traffico di armi,
apre prospettive diverse dal massacro senza fine.
In
Francia, tra notizie sui media e legge contro l’immigrazione, il clima è quello
di un’ondata razzista. Tra la messa in discussione del diritto del suolo e le
preferenze nazionali, il campo repubblicano sta mostrando il suo vero volto. Il
razzismo sfrenato è diventato la norma e l’unico argomento sono i sondaggi
fasulli. Nonostante il clamore mediatico sull’immigrazione e l’insicurezza, il
costo della vita, la salute e la disoccupazione restano le principali
preoccupazioni della popolazione.
Di
fronte a questa legge razzista, la sinistra si accontenta di una bonaria
indignazione. Questo antirazzismo folcloristico della domenica sembra fuori dal
tempo. Associazioni tradizionali come LDH o MRAP proseguono i loro consueti
incontri programmati per fallire. I sindacati intendono accontentarsi di unirsi
a queste manifestazioni simboliche. Le manifestazioni notturne e spontanee dei giovani
possono ravvivare questa zuppa dell’opposizione ufficiale dichiarata in
prefettura.
L’analisi
di classe sull’immigrazione è scomparsa. Se lo Stato rifiuta di regolarizzare
gli immigrati privi di documenti è soprattutto per limitare i loro diritti
sociali. Gli immigrati devono chinare la testa davanti al patronato che può
imporre salari e condizioni di lavoro indegne. Questo è il destino che il
patronato riserva all'intera popolazione. Al di là dell’indignazione morale
della sinistra sciropposa, la solidarietà di classe deve trionfare.
Soprattutto,
sono le lotte dell’immigrazione che possono sbloccare la situazione. Gli
scioperi degli immigrati privi di permesso collegano la questione
dell'immigrazione a quella dello sfruttamento. Queste lotte degli immigrati non
regolarizzati si rivelano spesso dure, lunghe e decise da poter sperare di
trionfare. Inoltre, l’occupazione dei cantieri dei Giochi Olimpici si è
rivelata efficace. Quando gli immigrati sono visibili e minano l’ipocrisia dei
valori repubblicani, le loro lotte diventano vittoriose.
Pubblicato
il 16 gennaio 2024
Fascisation démocratique :
édito n°58 de Chroniques critiques
Publié
le 16 Janvier 2024
La classe médiatico-politique se livre à un
déferlement raciste. Les débats dans les vieux médias tournent au nauséabond.
De CNews à France Inter, de Zemmour au Parti communiste, l'idéologie
réactionnaire et raciste devient la nouvelle pensée unique. La classe
médiatico-politique, désormais sous l'influence ou la terreur de Bolloré,
préfère causer immigration et sécurité plutôt que salaires et précarité. Il
vaut mieux diviser les exploités plutôt que de chagriner le patronat. Cette
mouvance de l'extrême-droite du capital arrive au pouvoir en Argentine et aux
Pays-Bas. Les commentaires sur la politique internationale imposent également
une grille de lecture ethno-raciale.
La classe médiatico-politique se range désormais
unanimement derrière la théorie du Choc des civilisations. La lecture ethnoculturelle
du conflit au Proche-Orient prédomine. La colonisation et l'occupation de la
Palestine par Israël disparaît derrière un conflit entre Juifs et Musulmans.
Toutes les belles paroles sur la lutte contre l'antisémitisme résonnent dans ce
sens. Pour en finir avec les agressions contre les Juifs associés à Israël, il
faut commencer à parler d'occupation et de colonisation plutôt que d'un conflit
religieux à ne pas importer en France.
Le conflit oppose avant tout des dominants et des
dominés, des colonisateurs et des colonisés. La classe médiatico-politique
soutient le massacre en Palestine. L'ensemble des médias ont glausé sur le
droit à la vengeance et ont vomis sur le droit international. La classe
médiatico-politique s'est rangé derrière le fort pour exterminer le faible.
Toutes les belles paroles sur le respect du droit international au moment de
l'invasion de l'Ukraine résonnent désormais pour ce qu'elles sont : la
défense du camp de l'Occident contre le reste du monde.
Contre la logique ethno-raciale, c'est la lutte des
classes qui permet de sortir de l'impasse. C'est la seule lueur d'espoir au
milieu des cadavres, des décombres et des exils. Les grèves et les luttes sociales en Palestine doivent reprendre leur cours. L'Intifada de 1987 est
déclenchée par un mouvement de grève. En 2018, un nouveau cycle de luttes
sociales a éclaté. Même si le Hamas et la bourgeoisie locale répriment les
manifestations en Palestine, la grève reste une arme précieuse contre le
colonialisme. De même la solidarité internationale entre tous les exploités,
qui s'exprime à travers des grèves contre les livraisons d'armes, ouvre d'autres perspectives que le massacre sans fin.
En France, entre fait-divers médiatiques et loi contre
l'immigration, le climat est au déferlement raciste. Entre remise en cause du
droit du sol et préférence nationale, le camp républicain montre son vrai
visage. Le racisme débridé est devenu la norme avec sondages bidons comme seul
argument. Malgré le matraquage médiatique autour de l'immigration et de
l'insécurité, ce sont la vie chère, la santé et le chômage qui restent les
principales préoccupations de la population.
Face à cette loi raciste, la gauche se contente d'une
indignation de bonne aloi. Cet antiracisme folklorique pour jours de fêtes
semble ringardisé. Les associations traditionnelles type LDH ou MRAP y vont de
leur rassemblement habituel programmé pour échouer. Les syndicats entendent se
contenter de se joindre à ces manifestations symboliques. Les manifestations
nocturnes et spontanées de la jeunesse peuvent pimenter cette soupe de
l'opposition officielle et déclarée en préfecture.
L'analyse de classe sur l'immigration a disparu. Si l'État refuse de
régulariser les sans papiers, c'est avant tout pour limiter leurs droits
sociaux. Les immigrés doivent baisser la tête devant le patronat qui peut
imposer des rémunérations et des conditions de travail indignes. C'est le sort
que le patronat réserve à l'ensemble de la population. Au-delà de l'indignation
morale de la gauche sirupeuse, la solidarité de classe doit triompher.
Surtout, ce sont les luttes de l'immigration qui
peuvent permettre de sortir de l'impasse. Les grèves de sans papiers relient la question de l'immigration à celle de
l'exploitation. Ces luttes de sans papiers se révèlent souvent dures, longues
et déterminées pour espérer triompher. Néanmoins, l'occupation des chantiers des Jeux Olympiques s'est révélée efficace. Quand les immigrés sont
visibles et écornent l'hypocrisie des valeurs républicaines, leurs luttes
deviennent victorieuses.
La classe médiatico-politique se livre à un
déferlement raciste. Les débats dans les vieux médias tournent au nauséabond.
De CNews à France Inter, de Zemmour au Parti communiste, l'idéologie
réactionnaire et raciste devient la nouvelle pensée unique. La classe
médiatico-politique, désormais sous l'influence ou la terreur de Bolloré,
préfère causer immigration et sécurité plutôt que salaires et précarité. Il
vaut mieux diviser les exploités plutôt que de chagriner le patronat. Cette
mouvance de l'extrême-droite du capital arrive au pouvoir en Argentine et aux
Pays-Bas. Les commentaires sur la politique internationale imposent également
une grille de lecture ethno-raciale.
La classe médiatico-politique se range désormais
unanimement derrière la théorie du Choc des civilisations. La lecture ethnoculturelle
du conflit au Proche-Orient prédomine. La colonisation et l'occupation de la
Palestine par Israël disparaît derrière un conflit entre Juifs et Musulmans.
Toutes les belles paroles sur la lutte contre l'antisémitisme résonnent dans ce
sens. Pour en finir avec les agressions contre les Juifs associés à Israël, il
faut commencer à parler d'occupation et de colonisation plutôt que d'un conflit
religieux à ne pas importer en France.
Le conflit oppose avant tout des dominants et des
dominés, des colonisateurs et des colonisés. La classe médiatico-politique
soutient le massacre en Palestine. L'ensemble des médias ont glausé sur le
droit à la vengeance et ont vomis sur le droit international. La classe
médiatico-politique s'est rangé derrière le fort pour exterminer le faible.
Toutes les belles paroles sur le respect du droit international au moment de
l'invasion de l'Ukraine résonnent désormais pour ce qu'elles sont : la
défense du camp de l'Occident contre le reste du monde.
Contre la logique ethno-raciale, c'est la lutte des
classes qui permet de sortir de l'impasse. C'est la seule lueur d'espoir au
milieu des cadavres, des décombres et des exils. Les grèves et les luttes sociales en Palestine doivent reprendre leur cours. L'Intifada de 1987 est
déclenchée par un mouvement de grève. En 2018, un nouveau cycle de luttes
sociales a éclaté. Même si le Hamas et la bourgeoisie locale répriment les
manifestations en Palestine, la grève reste une arme précieuse contre le
colonialisme. De même la solidarité internationale entre tous les exploités,
qui s'exprime à travers des grèves contre les livraisons d'armes, ouvre d'autres perspectives que le massacre sans fin.
En France, entre fait-divers médiatiques et loi contre
l'immigration, le climat est au déferlement raciste. Entre remise en cause du
droit du sol et préférence nationale, le camp républicain montre son vrai
visage. Le racisme débridé est devenu la norme avec sondages bidons comme seul
argument. Malgré le matraquage médiatique autour de l'immigration et de
l'insécurité, ce sont la vie chère, la santé et le chômage qui restent les
principales préoccupations de la population.
Face à cette loi raciste, la gauche se contente d'une
indignation de bonne aloi. Cet antiracisme folklorique pour jours de fêtes
semble ringardisé. Les associations traditionnelles type LDH ou MRAP y vont de
leur rassemblement habituel programmé pour échouer. Les syndicats entendent se
contenter de se joindre à ces manifestations symboliques. Les manifestations
nocturnes et spontanées de la jeunesse peuvent pimenter cette soupe de
l'opposition officielle et déclarée en préfecture.
L'analyse de classe sur l'immigration a disparu. Si l'État refuse de
régulariser les sans papiers, c'est avant tout pour limiter leurs droits
sociaux. Les immigrés doivent baisser la tête devant le patronat qui peut
imposer des rémunérations et des conditions de travail indignes. C'est le sort
que le patronat réserve à l'ensemble de la population. Au-delà de l'indignation
morale de la gauche sirupeuse, la solidarité de classe doit triompher.
Surtout, ce sont les luttes de l'immigration qui
peuvent permettre de sortir de l'impasse. Les grèves de sans papiers relient la question de l'immigration à celle de
l'exploitation. Ces luttes de sans papiers se révèlent souvent dures, longues
et déterminées pour espérer triompher. Néanmoins, l'occupation des chantiers des Jeux Olympiques s'est révélée efficace. Quand les immigrés sont
visibles et écornent l'hypocrisie des valeurs républicaines, leurs luttes
deviennent victorieuses.