« Fuggire,
ma mentre si fugge, cercare un’arma ».
G. Deleuze e C. Parnet, Dialogues, Paris, Flammarion 1977.
Una rottura antropologica
Lo smartphone non è solo uno strumento; è un "fenomeno sociale totale" (concetto coniato a suo tempo da
Marcel Mauss) che trasforma la società nel suo complesso senza lasciare nulla
indietro. Non è un oggetto con cui possiamo fare ciò che vogliamo; non è
"neutrale", come c’è costantemente detto. Lo smartphone, e più in
generale la tecnologia digitale, trasmette un'ideologia e condiziona le nostre
vite.
La tecnologia digitale sta trasformando il nostro modo di vivere e
interagire con il mondo, secondo una logica di ottimizzazione e di costante
ricerca di efficienza (Vedi J. Ellul, La
tecnologia o la sfida del secolo).
"Nulla scredita oggi più rapidamente un
essere umano che essere sospettato di criticare le macchine." (Vedi G.
Anders, L'obsolescenza dell'uomo).
Stiamo
entrando in una nuova era tecno critica.
Pensavamo
che Internet avrebbe salvato la democrazia; ci rendiamo conto che abbiamo
bisogno di democrazia per salvare Internet. La parola è confiscata, il
dibattito pubblico è più polarizzato e oltraggioso che mai. La libertà, pietra
angolare del progetto dei pionieri di Internet, si è rivelata alienazione ed
espropriazione.
Molte
persone che stanno raggiungendo il punto di saturazione, sviluppano un discorso
critico e guidano delle lotte concrete, delle tecno-lotte (concetto di Hubert Guillaud, "Dalla tecno critica alle tecno-lotte")
per opporsi alla crescente digitalizzazione della società.
La
tecnologizzazione del mondo sta riconfigurando il nostro modo di costruire la
società. Sta influenzando il futuro dell'umanità. È una questione eminentemente
politica, la sfida principale del nostro tempo. Alcuni hanno deciso di prenderla
in conto e non lasciarla più nelle mani di pochi, governi e industriali.
Estratto dall'introduzione a Techno-luttes, Fabien Benoit e Nicolas Celnik, Seuil & Reporterre, Parigi 2022
TECHNOLUTTES
Enquête
sur ceux qui résistent à la technologie
« Fuir mais en fuyant, chercher une arme ».
G. Deleuze et C. Parnet, Dialogues,
Paris, Flammarion 1977.
Une rupture
anthropologique
Le smartphone n’est pas un simple
outil, il est un « fait social total » (concept de Marcel Mauss) qui
transforme l’ensemble de la société et ne laisse rien de côté. Il n’est pas cet
objet dont nous ferions ce que nous voulons, il n’est pas « neutre »
comme on ne cesse de nous le répéter. Le smartphone et plus largement le
numérique, véhicule une idéologie et conditionne nos existences.
Le numérique transforme la façon
dont nous vivons et interagissons avec le monde dans une logique d’optimisation
et de quête permanente d’efficacité (Voir J. Ellul, La Technique ou l’enjeu du
siècle).
« Rien ne discrédite
aujourd’hui plus promptement un homme que d’être soupçonné de critiquer les
machines ». G. Anders, L’obsolescence de l’homme.
Nous entrons dans une nouvel age
technocritique.
Nous pensions qu’Internet allait
sauver la démocratie, nous nous apercevons que nous avons besoin de démocratie
pour sauver Internet. La parole est confisquée, le débat public plus que jamais
polarisé et outrancier. La liberté, pierre angulaire du projet des pionniers
d’Internet, s’est révélée aliénation et dépossession.
Nombreux sont celles et ceux qui
arrivent aujourd’hui à saturation, portent un discours critique et mènent des
luttes concrètes, des techno-luttes (concept de Hubert Guillaud, De la
technocritique aux technoluttes) pour s’opposer à la numérisation croissante de
la société.
La technologisation du monde
reconfigure notre manière de faire société. Elle engage l’avenir de l’humanité.
Elle est une question éminemment politique, l’enjeu majeur de notre temps.
Certains ont décidé de s’en saisir et de ne plus la laisser aux mains de
quelques-uns, gouvernements et industriels.
Extrait de
l’introduction à Techno-luttes, Fabien Benoit et Nicolas Celnik, Seuil &
Reporterre, Paris 2022.