I filosofi hanno finora
interpretato il mondo in modi diversi; si tratta ora di trasformarlo.
Più che mai, l'undicesima glossa a Feuerbach di Marx m’interroga
e mi fa pensare. Non che io pensi che i filosofi stessi debbano cambiare il
mondo. Sarebbe chiedere loro troppo. Piuttosto, si domanda loro di vedere i
limiti delle loro interpretazioni e di aiutare a difendere le zone di vita che
si manifestano – come meglio possono, quanto chiunque altro.
Per meglio beneficiare del privilegio della conoscenza, spesso
gli intellettuali partecipano nel loro modo ambiguo all'elezione di Mister
Universo per il presunto sviluppo del loro cervello piuttosto che dei loro
bicipiti. Tuttavia, i muscoli del corpo li vediamo, possiamo valutarli in quel
ridicolo esibizionismo maschilista che fa di uomini e donne degli oggetti
ostentati e feticizzati. La dimensione dei cervelli, invece, è immaginaria e
non è decisiva per il successo concreto d’individui pieni di volontà di potere
e illusi di un sogno di potenza che spesso si trasforma in un incubo.
La tendenza animale alla predazione e al dominio che la
favorisce ha sempre fatto parte dell'azione vitale degli umani mescolandosi con
la loro tendenza orgastica a nutrirsi di mutuo aiuto e complice empatia.
L'essere umano incompiuto è capace di tutto e molto spesso di così poco.
Schiavo del fascismo caratteriale di un produttivismo suprematista, complice del
capitalismo, dei politici, dei giornalisti, dei poliziotti pagati per imporre
un mondo marcio tanto ai servitori volontari quanto ai ribelli, l'intellettuale
partecipa con il discorso alla competizione per un posto al sole quando fa
freddo e un posto all'ombra in caso di canicola. Un pugno in faccia e la
propaganda pubblicitaria di un'idea, poco importa se falsa purché sia incisiva,
contribuiscono ugualmente a instaurare il dominio e a trarre profitto
dall'imposizione di un privilegio, qualunque esso sia.
Così l'interpretazione del mondo contribuisce spesso a
preservarne la mostruosità pur continuando ad affermare a parole una volontà
emancipatrice. Per avere un posto accanto al Principe, o almeno la sua
protezione, è necessario spiegare al popolaccio
che la sua sottomissione è necessaria per il suo bene. Menenius Agrippa fu un antico esempio di questa eterna gestione del
potere che i potenti esercitano da quando una gerarchia sociale mercantile
delega allo Stato la gestione della schiavitù[1].
In una Roma appena repubblicana ma che già guardava con gli
occhi al futuro impero, Agrippa, questo intellettuale patrizio, spiegò ai
plebei romani in sciopero che il ventre patrizio nutre le membra plebee del
corpo politico. In Salario, prezzo e
profitto (1865), Marx osserva che Agrippa non è affatto riuscito a dimostrare che le membra di un uomo si nutrono
quando si riempie il ventre di un altro.
Ma torniamo alle nostre pecore postmoderne e al loro
sfruttamento. Guardate i nuovi imperatori capitalisti che si succedono,
autocrati o democratici, monarchici o repubblicani, uno peggiore dell'altro, nauseanti,
schifosi, tanto sprezzanti quanto ciechi, provocatori e inconsapevolmente imprudenti,
perché umiliato e ridotto a bestia il popolo può diventare molto cattivo.
Il potere può riuscire a eliminare qualcuno, può schiacciare
molte persone, ma alla fine i dittatori, anche nella loro versione
spettacolare, non possono vincere. Il loro dominio è contro natura, nichilista.
Sarà la vita, e con essa l'umanità, a trionfare su tutti i despoti, su tutti i
tiranni; oppure sarà la fine della specie umana, il deserto del transumanismo,
l’idiozia dell’intelligenza artificiale. Scegli, dunque, per che cosa lottare,
umano e umana, mentre la lava cola sopra e intorno a Pompei.
Sergio Ghirardi Sauvageon, Idi di marzo 2023
[1]
Questo estremo dominio della predazione e del suprematismo riguarda
la specie umana fin dalle sue origini. Anche le società senza Stato
esercitavano, infatti, abbastanza spesso ma non sempre né dappertutto, lo
schiavismo. Sia chiaro: lo Stato fu un'invenzione cruciale per lo sviluppo della
civiltà produttivista, ma la pulsione al dominio esisteva già ovunque l’umanità
ha privilegiato una versione patriarcale della volontà di superamento dell'animalità
primitiva.
Salaire, prix, profit et retraite
En dansant sur les bords du volcan, en regardant la lave
sortir
Les
philosophes ont jusqu'ici interprété le monde de différentes manières ;
il est temps de le transformer.
Plus que jamais l’onzième thèse sur Feuerbach de Marx m’interroge
et me fait réfléchir. Non pas que je pense que les philosophes doivent eux-mêmes
changer le monde. Il ne faut pas trop leur demander. Plutôt on leur demande de
voir les limites de leur interprétations et contribuer à défendre les zones de
vie qui se manifestent – mieux qu’ils peuvent, comme tout un chacun.
Pour mieux profiter du privilège du savoir, les intellectuels
participent souvent à leur manière ambigüe à l’élection de Mister Univers pour
la taille présumée de leur cerveau plutôt que de leurs biceps. Néanmoins, les
muscles du corps on les voit, on peut les évaluer dans ce ridicule
exhibitionnisme machiste qui fait des hommes et des femmes des objets étalés et
fétichisés. La taille des cerveaux, en revanche, est imaginaire et n’est pas
déterminante pour la réussite concrete d’individus gavés de volonté de pouvoir
et éblouis par un rêve de puissance qui tourne souvent au cauchemar.
La tendance animale à la prédation et à la domination qui la
favorise a fait depuis toujours partie de l’action vitale des humains en se
mélangeant avec leur tendance orgastique à se nourrir d’entraide et d’empathie
complice. L’être humain inachevé est capable de tout et très souvent de si peu.
Asservi au fascisme caractériel d’un productivisme suprematiste, complice du capitalisme,
des politiciens, des journalistes, des policiers payés pour imposer un monde pourri
autant aux serviteurs volontaires qu’aux révoltés, l’intellectuel participe par
le discours à la compétition pour une place au soleil quand il fait froid et
une place à l’ombre en occasion de la canicule. Un poing dans la gueule et la
propagande publicitaire d’une idée, peu importe si fausse pourvu qu’elle soit
incisive, contribuent également à installer la domination et à profiter de
l’imposition d’un privilège, quel qu’il soit.
Ainsi l’interprétation du monde contribue souvent à en préserver
la monstruosité tout en affermant par les mots une volonté émancipatrice. Pour
avoir une place à côté du Prince, ou du moins sa protection, il faut expliquer
à la populace que sa soumission est nécessaire à son bien. Menenius Agrippa fut
un exemple ancien de cette éternelle gestion du pouvoir que les puissants
exercent depuis qu’une hiérarchie sociale marchande a délégué à l’Etat la
gestion de l’esclavage[1].
Dans une Rome à peine républicaine mais qui louchait déjà au
futur empire à venir, Agrippa, cet intellectuel patricien, expliqua aux
plébéiens romains en grève que le ventre patricien nourrit les membres
plébéiens du corps politique. Dans Salaire,
prix et profit (1865), Marx remarque qu’Agrippa n'a cependant pas réussi à démontrer que les membres d'un homme se
nourrissent lorsque le ventre d'un autre est rempli.
Mais revenons à nos moutons postmodernes et à leur exploitation.
Regardez donc les nouveaux empereurs capitalistes qui se succèdent, autocrates
ou démocrates, royalistes ou républicains, l’un pire que l’autre, dégoutants,
écœurants, aussi méprisants qu’aveugles, provocateurs et inconsciemment imprudents,
car humilié et réduit à la bête le peuple peut devenir très méchant.
Le pouvoir peut tuer quelques uns, écraser beaucoup de monde,
mais à la fin les dictateurs, même dans leur version spectaculaire, ne gagnent
pas. Leur domination est contrenature, nihiliste. Ce sera la vie et avec elle
l’humanité qui triomphera sur tous les despotes, sur tous les tyrans ; ou
alors ce sera la fin de l’espèce humaine, le désert du transhumanisme,
l’idiotie de l’intelligence artificielle. Choisissez donc votre combat, les
humains et les humaines, pendant que la lave coule sur Pompéi et aux alentours.
Sergio Ghirardi Sauvageon, Ides de mars 2023
[1] Cette extrème domination de la prédation
et du suprématisme concerne l’espèce humaine depuis sa naissance. Car les
sociétés sans État exerçaient aussi, assez souvent mais pas partout ni toujours,
l’esclavage. Qu’on se trompe pas : l’Etat fut une invention crucial pour le
développement de la civilisation productiviste, mais la pulsion de domination
existait déjà partout où l’humanité a privilégié une version patriarcale de sa
volonté de dépassement de l’animalité primitive.