jardin-kreyol de Balata |
Ernest BRELEUR, Patrick
CHAMOISEAU, Serge DOMI, Gérard DELVER, Edouard GLISSANT, Guillaume PIGEARD DE
GURBERT, Olivier PORTECOP, Olivier PULVAR, Jean-Claude WILLIAM
« Au moment où le maître, le colonisateur proclament « il n’y a
jamais eu de peuple ici », le peuple qui manque est un devenir, il
s’invente, dans les bidonvilles et les camps, ou bien dans les ghettos, dans de
nouvelles conditions de lutte auxquelles un art nécessairement politique doit
contribuer » Gilles Deleuze, L’Image-temps
« Cela ne peut signifier
qu’une chose : non pas qu’il n’y a pas de route pour en sortir, mais que
l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles routes. »
Aimé Césaire, Lettre à Maurice Thorez.
C’est en solidarité pleine et
sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est
installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la
Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune
n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du
système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce
qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des
autres revendications. Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser
sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la
cécité catégorielle –– à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les
administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises,
les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les
professions artisanales ou libérales...
Mais le plus important est que la
dynamique du Lyannaj –– qui est d’allier et de rallier, de lier relier et
relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé –– est que la souffrance réelle du
plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques,
d’ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables
mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles
et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y
défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l’on peut
saisir l’impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la
fatalité.
Cette grève est donc plus que
légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent,
tergiversent, faillent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se
condamnent.
Dès lors, derrière le prosaïque
du « pouvoir d’achat » ou du « panier de la ménagère », se
profile l’essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l’existence, à
savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule
entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en
clair : le prosaïque) ; et, de l’autre, l’aspiration à un
épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de
musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de
spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand
désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose Edgar Morin, le
vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n’ouvre à aucune plénitude sans
le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles
et aux dépassements auxquels nous aspirons.
La « hausse des prix »
ou « la vie chère » ne sont pas de petits diables-ziguidi[1]
qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou de la seule cuisse de
quelques purs békés[2]. Ce
sont les résultantes d’une dentition de système où règne le dogme du
libéralisme économique. Ce dernier s’est emparé de la planète, il pèse sur la
totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires –– non à une épuration
ethnique, mais bien à une sorte « d’épuration éthique »
(entendre : désenchantement, désacralisation, dé symbolisation,
déconstruction même) de tout le fait humain. Ce système a confiné nos
existences dans des individuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et
vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur »
ou bien être « producteur ». Le consommateur ne travaillant que pour
consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le
producteur réduisant sa production à l’unique perspective de profits sans
limites pour des consommations fantasmées sans limites. L’ensemble ouvre à
cette socialisation antisociale, dont parlait André Gorz, et où l’économique
devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.
Alors, quand le
« prosaïque » n’ouvre pas aux élévations du « poétique »,
quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi, nous avons tendance à
croire que les aspirations de notre vie, et son besoin de sens, peuvent se
loger dans ces codes-barres que sont « le pouvoir d’achat » ou
« le panier de la ménagère ». Et pire : nous finissons par
penser que la gestion vertueuse des misères les plus intolérables relève d’une
politique humaine ou progressiste. Il est donc urgent d’escorter les
« produits de premières nécessités », d’une autre catégorie de
denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une « haute
nécessité ».
Par cette idée de « haute
nécessité », nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en œuvre
dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d’achat, relève d’une exigence
existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie.
Alors que mettre dans ces
« produits » de haute nécessité ?
C’est tout ce qui constitue le
cœur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d’entrer en dignité
sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd’hui au centre des
négociations en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et
à la Réunion.
D’abord, il ne saurait y avoir
d’avancées sociales qui se contenteraient d’elles-mêmes. Toute avancée sociale
ne se réalise vraiment que dans une expérience politique qui tirerait les
leçons structurantes de ce qui s’est passé. Ce mouvement a mis en exergue le
tragique émiettement institutionnel de nos pays, et l’absence de pouvoir qui
lui sert d’ossature. Le « déterminant » ou bien le
« décisif » s‘obtient par des voyages ou par le téléphone. La
compétence n’arrive que par des émissaires. La désinvolture et le mépris rôdent
à tous les étages. L’éloignement, l’aveuglement et la déformation président aux
analyses. L’imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout
comme cette chose qu’est l’association des maires, ont montré leur impuissance,
même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit dans
une entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de la
métropole administrant, mais qui ne s’est jamais vue traitée comme telle. Les
slogans et les demandes ont tout de suite sauté par-dessus nos
« présidents locaux » pour s’en aller mander ailleurs. Hélas, tout
victoire sociale qui s’obtiendrait ainsi (dans ce bond par-dessus nous-mêmes),
et qui s’arrêterait là, renforcerait notre assimilation, donc conforterait
notre inexistence au monde et nos pseudos pouvoirs.
Ce mouvement se doit donc de
fleurir en vision politique, laquelle devrait ouvrir à une force politique de
renouvellement et de projection apte à nous faire accéder à la responsabilité
de nous-mêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmes sur nous-mêmes. Et
même si un tel pouvoir ne résoudrait vraiment aucun de ces problèmes, il nous
permettrait à tout le moins de les aborder désormais en saine responsabilité,
et donc de les traiter enfin plutôt que d’acquiescer aux sous-traitances. La
question békée et des ghettos qui germent ici où là, est une petite question
qu’une responsabilité politique endogène peut régler. Celle de la répartition
et de la protection de nos terres à tous points de vue aussi. Celle de
l’accueil préférentiel de nos jeunes tout autant. Celle d’une autre Justice ou
de la lutte contre les fléaux de la drogue en relève largement... Le déficit en
responsabilité crée amertume, xénophobie, crainte de l’autre, confiance réduite
en soi... La question de la responsabilité est donc de haute nécessité. C’est
dans l’irresponsabilité collective que se nichent les blocages persistants dans
les négociations actuelles. Et c’est dans la responsabilité que se trouve
l’invention, la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutions
endogènes praticables. C’est dans la responsabilité que l’échec ou
l’impuissance devient un lieu d’expérience véritable et de maturation. C’est en
responsabilité que l’on tend plus rapidement et plus positivement vers ce qui
relève de l’essentiel, tant dans les luttes que dans les aspirations ou dans
les analyses.
Ensuite, il y a la haute
nécessité de comprendre que le labyrinthe obscur et indémêlable des prix
(marges, sous-marges, commissions occultes et profits indécents) est inscrit
dans une logique de système libéral marchand, lequel s’est étendu à l’ensemble
de la planète avec la force aveugle d’une religion. Ils sont aussi enchâssés
dans une absurdité coloniale qui nous a détournés de notre manger-pays, de
notre environnement proche et de nos réalités culturelles, pour nous livrer
sans pantalon et sans jardins-bokay [3]
aux modes alimentaires européens. C’est comme si la France avait été formatée
pour importer toute son alimentation et ses produits de grande nécessité depuis
des milliers et des milliers de kilomètres. Négocier dans ce cadre colonial
absurde avec l’insondable chaîne des opérateurs et des intermédiaires peut
certes améliorer quelque souffrance dans l’immédiat ; mais l’illusoire
bienfaisance de ces accords sera vite balayée par le principe du
« Marché » et par tous ces mécanismes que créent un nuage de
voracités, (donc de profitations nourries par « l’esprit colonial »
et régulées par la distance) que les primes, gels, aménagements vertueux,
réductions opportunistes, pianotements dérisoires de l’octroi de mer, ne
sauraient endiguer.
Il y a donc une haute nécessité à
nous vivre caribéens dans nos imports-exports vitaux, à nous penser américains
pour la satisfaction de nos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et
alimentaire. L’autre très haute nécessité est ensuite de s’inscrire dans une
contestation radicale du capitalisme contemporain qui n’est pas une perversion
mais bien la plénitude hystérique d’un dogme. La haute nécessité est de tenter
tout de suite de jeter les bases d’une société non économique, où l’idée de
développement à croissance continuelle serait écartée au profit de celle
d’épanouissement ; où emploi, salaire, consommation et production serait
des lieux de création de soi et de parachèvement de l’humain. Si le capitalisme
(dans son principe très pur qui est la forme contemporaine) a créé ce
Frankenstein consommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendre
aussi de bien lamentables « producteurs » –– chefs d’entreprises,
entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes –– incapables de
tressaillements en face d’un sursaut de souffrance et de l’impérieuse nécessité
d’un autre imaginaire politique, économique, social et culturel. Et là, il
n’existe pas de camps différents. Nous sommes tous victimes d’un système flou,
globalisé, qu’il nous faut affronter ensemble. Ouvriers et petits patrons,
consommateurs et producteurs, portent quelque part en eux, silencieuse mais
bien irréductible, cette haute nécessité qu’il nous faut réveiller, à
savoir : vivre la vie, et sa propre vie, dans l’élévation constante vers
le plus noble et le plus exigeant, et donc vers le plus épanouissant.
Ce qui revient à vivre sa vie, et
la vie, dans toute l’ampleur du poétique.
On peut mettre la grande
distribution à genoux en mangeant sain et autrement.
On peut renvoyer la Sara (Société
Anonyme de la Raffinerie des Antilles) et les compagnies pétrolières aux
oubliettes, en rompant avec le tout automobile.
On peut endiguer les agences de
l’eau, leurs prix exorbitants, en considérant la moindre goutte sans attendre
comme une denrée précieuse, à protéger partout, à utiliser comme on le ferait
des dernières chiquetailles d’un trésor qui appartient à tous.
On ne peut vaincre ni dépasser le
prosaïque en demeurant dans la caverne du prosaïque, il faut ouvrir en
poétique, en décroissance et en sobriété. Rien de ces institutions si
arrogantes et puissantes aujourd’hui (banques, firmes transnationales, grandes
surfaces, entrepreneurs de santé, téléphonie mobile...) ne sauraient ni ne pourraient
y résister.
Enfin, sur la question des
salaires et de l’emploi. Là aussi il nous faut déterminer la haute nécessité.
Le capitalisme contemporain
réduit la part salariale à mesure qu’il augmente sa production et ses profits.
Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoin de main
d’œuvre. Quand il délocalise, ce n’est pas dans la recherche d’une main d’œuvre
abondante, mais dans le souci d’un effondrement plus accéléré de la part
salariale. Toute déflation salariale dégage des profits qui vont de suite au
grand jeu de la finance. Réclamer une augmentation de salaire conséquente n’est
donc en rien illégitime : c’est le début d’une équité qui doit se faire
mondiale.
Quant à l’idée du « plein
emploi », elle nous a été clouée dans l’imaginaire par les nécessités du
développement industriel et les épurations éthiques qui l’ont accompagnée. Le
travail à l’origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d’ordre
politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens.
Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu
épanouissante à mesure qu’il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la
fois un simple « emploi », et l’unique colonne vertébrale de nos
semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toute signifiance
quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s’est mis à n’ouvrir qu’à la
consommation.
Nous sommes maintenant au fond du
gouffre.
Il nous faut donc réinstaller le
travail au sein du poétique. Même acharné, même pénible, qu’il redevienne un
lieu d’accomplissement, d’invention sociale et de construction de soi, ou alors
qu’il en soit un outil secondaire parmi d’autres. Il y a des myriades de
compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se
trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans
barbelés du chômage structurel né du capitalisme. Même quand nous nous serons
débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la
sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la
valeur-travail en une sorte d’arc-en-ciel, allant du simple outil accessoire
jusqu’à l’équation d’une activité à haute incandescence créatrice. Le plein
emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s’envisagera dans ce
qu’il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps
mort, en ce qu’il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux
plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement... Il
s’envisagera en « tout ce qui fait que la vie vaut la peine d’être
vécue ».
Il y aura du travail et des
revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à
méditer ou qui ouvre aux délices de l’ennui, qui installe en musique, qui oriente
en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de
l’étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création –– créa
consommation.
En valeur poétique, il n’existe
ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais auto régénération et auto
réorganisation, mais du possible à l’infini pour tous les talents, toutes les
aspirations. En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa
brutalité.
Voici ce premier panier que nous
apportons à toutes les tables de négociations et à leurs prolongements :
que le principe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagement des
chaînes, une amplification de l’imaginaire, une stimulation des facultés
cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sans manman de l’esprit. Que ce principe
balise les chemins vers le livre, les contes, le théâtre, la musique, la danse,
les arts visuels, l’artisanat, la culture et l’agriculture... Qu’il soit
inscrit au porche des maternelles, des écoles, des lycées et collèges, des
universités et de tous les lieux connaissance et de formation... Qu’il ouvre à
des usages créateurs des technologies neuves et du cyberespace. Qu’il favorise
tout ce qui permet d’entrer en Relation (rencontres, contacts, coopérations,
interactions, errances qui orientent) avec les virtualités imprévisibles du
Tout-Monde... C’est le gratuit en son principe qui permettra aux politiques
sociales et culturelles publiques de déterminer l’ampleur des exceptions. C’est
à partir de ce principe que nous devrons imaginer des échelles non marchandes
allant du totalement gratuit à la participation réduite ou symbolique, du
financement public au financement individuel et volontaire... C’est le gratuit
en son principe qui devrait s’installer aux fondements de nos sociétés neuves
et de nos solidarités imaginantes...
Projetons nos imaginaires dans
ces hautes nécessités jusqu’à ce que la force du Lyannaj ou bien du
vivre-ensemble, ne soit plus un « panier de ménagère », mais le souci
démultiplié d’une plénitude de l’idée de l’humain.
Imaginons ensemble un cadre
politique de responsabilité pleine, dans des sociétés martiniquaise,
guadeloupéenne, guyanaise, réunionnaise nouvelles, prenant leur part souveraine
aux luttes planétaires contre le capitalisme et pour un monde écologiquement
nouveau.
Profitons de cette conscience
ouverte, à vif, pour que les négociations se nourrissent, prolongent et
s’ouvrent comme une floraison dans une audience totale, sur ces nations qui
sont les nôtres.
An gwan lodyans[4]
qui ne craint ni ne déserte les grands frissons de l’utopie.
Nous appelons donc à ces utopies
où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni
à la régulation des sauvageries du « Marché », mais où il
retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque
en le dépassant ou en l’instrumentalisant de la manière la plus étroite.
Nous appelons à une haute
politique, à un art politique, qui installe l’individu, sa relation à l’Autre,
au centre d’un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus
intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.
Ainsi, chers compatriotes, en
nous débarrassant des archaïsmes coloniaux, de la dépendance et de
l’assistanat, en nous inscrivant résolument dans l’épanouissement écologique de
nos pays et du monde à venir, en contestant la violence économique et le
système marchand, nous naîtrons au monde avec une visibilité levée du
post-capitalisme et d’un rapport écologique global aux équilibres de la
planète....
Alors voici notre vision :
Petits pays, soudain au cœur nouveau du monde, soudain immenses d’être les
premiers exemples de sociétés post-capitalistes, capables de mettre en œuvre un
épanouissement humain qui s’inscrit dans l’horizontale plénitude du vivant...
[1]
Référence aux fables de Guyane de Alfred et Auguste Saint-Quentin (19eme
siècle) reprises par Pierre Appolinaire
Stephenson pour les enfants et leurs parents.
[3] Ce jardin créole s’inscrit dans une longue tradition depuis l’époque
des indiens kalinagos et leurs « ichalis ». Véritable reflet de la
culture créole, il est un mélange d’influences amérindiennes, africaines,
européennes… Jardin d’autosubsistance par excellence, s’y côtoient les plantes
vivrières, les plantes médicinales et les plantes d’ornement dans un savant
agencement dans l’espace et le temps qui permet une production familiale
abondante dans un espace restreint. Un véritable modèle pour l’agroécologie.
[4] Genre
littéraire haïtien, caractérisé par un récit bref proche du conte.