martedì 26 ottobre 2010

La Java des Bons-Enfants



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Une chanson qui nous parle du massacre causé dans le personnel du commissariat de police de la rue des Bons-Enfants par la bombe anarchiste qui y explosa le 8 novembre 1892. Ecrite 20 ans après l'événement par un membre de la "Bande à Bonnot", cette chanson est une franche approbation de l'action anarchiste et violente. Son auteur a été guillotiné en 1913.
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Dans la rue des Bons-Enfants,
On vend tout au plus offrant,
Y avait un commissariat
Et maintenant il n'est plus là. Une explosion fantastique
N'en a pas laissé une brique,
On crut qu'c'était Fantomas
Mais c'était la lutte des classes.
Un poulet zélé vint vite,
Il portait une marmite,
Qui était à renversement,
Et la r'tourne imprudemment.
Le brigadier, l'commissaire,
Mélés aux poulets vulgaires,
Partent en fragments épars
Qu'on ramasse sur un buvard.
Contrair'ment à c'qu'on croyait,
Y en avait qui en avait,
L'étonnement est profond,
On peut les voir jusqu'au plafond.
Voilà bien ce qu'il fallait
Pour faire la guerre au palais,
Sache que ta meilleure amie,
Prolétaire, c'est la chimie.
Les socialos n'ont rien fait
Pour abrèger les forfaits
D'l'infamie capitaliste
Mais heureusement vient l'anarchiste.
Il n'a pas de préjugés,
Les curés seront mangés,
Plus de patrie, plus de colonies,
Et tout pouvoir, il le nie.
Encore quelques beaux efforts,
Et disons qu'on se fait fort
De régler radical'ment
L'problème social en suspens.
Dans la rue des Bons-Enfants,
Viande à vendre au plus offrant,
L'avenir radieux prend place
Et le vieux monde est à la casse.