venerdì 22 ottobre 2010

La vie s'écoule, la vie s'enfuit Raoul Vaneigem








 

La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Les jours défilent au pas de l'ennui.
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies.

Le travail tue, le travail paie,
Le temps s'achète au supermarché.
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu.

Les yeux faits pour l'amour d'aimer
Sont le reflet d'un monde d'objet.
Sans le rêve et sans realité
Aux images nous sommes condamnés.

Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé.
Rien n'a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence.

Tremblez repères de curés
Nids de marchands, de policiers,
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête.

Les fusils vers nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner.
Plus de dirigeants, plus d'état
Pour profiter de nos combats.

La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Les jours défilent au pas de l'ennui.
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies.