2.
Dagli spari sui rivoltosi al confinamento di massa
Ancora ieri, la minima
riluttanza del popolo al totalitarismo dell’economia politica, il minimo
rifiuto di farsi sfruttare, provocava la violenza dello Stato con feriti e
aggrediti, umiliati e repressi. La rivolta popolare cilena e i Gilets jaunes
francesi hanno recentemente incarnato questo risveglio sociale in ebollizione ovunque.
In Francia, in pratica tutte le professioni, dagli avvocati agli insegnanti, si
sono rivoltate contro un abbozzo di legge sulle pensioni che tendeva ad
azzerare le conquiste sociali approvate dal Consiglio nazionale della
Resistenza alla fine della seconda guerra mondiale. Persino il personale
curante, oggi tanto osannato per la sua dedizione di fronte alla pandemia, è
stato violentemente aggredito e represso quando chiedeva, appunto, di
intervenire in aiuto di una politica della salute pubblica in disfacimento.
Da secoli, al minimo
sciopero operaio, sono stati migliaia a non più finire i morti, non per virus,
ma per arma da fuoco. Se si comparano i tassi di letalità della repressione
sociale degli Stati e dei padroni del lavoro salariato con quelli dell’attuale
coronavirus, le statistiche più inquietanti sono senz’altro quelle che
riguardano la politica. I ventimila fucilati della “semaine sanglante” che ha messo fine alla Comune di Parigi o i
morti spagnoli e internazionali della rivoluzione sociale antifranchista, non furono
causati della contaminazione delle vie respiratore da parte di un virus; furono
le vittime della violenza cinica e crudele che gli antenati dell’oligarchia
odierna hanno riversato sul popolo in armi, in lotta per la libertà.
Ora, invece, di colpo,
i pronipoti di Thiers, di Bava Beccaris, e delle Giacche azzurre (che già due
secoli fa davano ai Sioux, ai Navajo e ai Cheyenne delle coperte contaminate al
vaiolo), i nipoti di Franco e di Lister e i figli di Pinochet e di Thatcher, si
preoccupano per noi, per la nostra salute.
Bel progresso davvero!
Bello se fosse vero, perché grattando sotto le maschere, ci si accorge che gli
uomini e le donne dello Stato sono più che mai capaci di mentire, di
dissimulare, di manipolare e di mettere tranquillamente in pericolo le nostre
vite. Qualche prova? Non ne mancano: l’amianto, Chernobyl, i pesticidi...
A riguardo dell’attualità
più recente del coronavirus, affermare che le maschere di protezione non
servono a niente per poi renderle obbligatorie il mese dopo come se niente
fosse, a modico prezzo, ma pur sempre a un prezzo, anziché distribuirle
gratuitamente, rientra in una logica che aggiunge a un possibile crimine contro
l’umanità di cui si riparlerà certamente, anche un piccolo sapore di truffa.
In realtà, insieme agli
operatori di borsa del CAC 40, i signori delle centrali nucleari e
dell’intelligenza artificiale si preoccupano non della nostra sopravvivenza
fisica o economica, ma delle difficoltà che potrebbero incontrare per farci
riprendere, con ritmo aumentato, è chiaro, per recuperare le perdite di
redditività patite, la sopravvivenza miserabile di prima. Di quando già, in
Europa e in tutto il cosiddetto capitalismo avanzato, i registi dello
spettacolo non si accontentavano più di obbligarci a produrre l’abbondanza di
merci in cambio di un misero salario. Ci impongono anche, per carità di patria
(la loro, quella del business, che la nostra è il mondo!), di consumare
furiosamente le merci come feticci.
Soltanto per questo,
non per umanità, gli omicidi di massa sono stati messi da parte: un tempo ci
volevano dei lavoratori per produrre quel che altri consumavano, oggi, nei
nostri paesi civilizzati dal Capitale, ci vogliono dei produttori di valore
economico astratto che consumino tutto quel che producono altri in un’altra
parte del mondo.
Così, soltanto quando
diventano indispensabili e mancano, ci si accorge che, per ragione di lucro,
non siamo più in grado di produrre noi stessi le nostre medicine, le nostre
maschere di protezione. Sempre per questo, non per umanità, tra manganellate,
qualche occhio accecato, la prigione per molti e migliaia di multe per tutto e
per niente (compreso per una passeggiata da soli in un bosco deserto, grazie al
coronavirus utilizzato come un eccesso di velocità per rimpinguare le casse
dello Stato), ci si preoccupa della sopravvivenza dei consumatori, senza i
quali il sistema chiuderebbe bottega.
Il cittadino confinato
e deconfinato alternativamente è il perno ideologico del produttivismo moderno.
La violenza è dosata per farci piegare la schiena dinanzi allo sfruttamento
totale delle nostre vite, così come si protegge puntualmente la nostra
sopravvivenza dal virus solo purché continuiamo a produrre la loro ricch
Sergio Ghirardi,
Decameron - il ritorno 2 (continua)
Cahiers nomades du confinement
2.
Des coups de feu sur les émeutiers au confinement de masse
Hier encore, la moindre réticence du peuple au
totalitarisme de l’économie politique, le moindre refus de se faire exploiter,
provoquait la violence de l’Etat avec des blessés et des agressés, des humiliés
et des réprimés. La révolte populaire au Chili et celle des Gilets jaunes
français ont récemment incarné ce réveil social bouillonnant partout. En
France, pratiquement toutes les professions, des avocats aux enseignants, se
sont révoltées contre une proposition de loi sur les retraites qui avait pour
but de mettre à zéro les conquêtes sociales approuvées par le Conseil national
de la Résistance à la fin de la deuxième guerre mondiale. Même le personnel
soignant, aujourd’hui acclamé pour sa générosité face à la pandémie, a été
violemment agressé et réprimé quand il revendiquait, justement, la remise à
niveau financière d’une politique de la santé publique en désagrégation.
Depuis des siècles, à la moindre grève ouvrière, il y a
eu de milliers et des milliers de morts, non pas par virus, mais par arme à
feu. Si on compare le taux de létalité de la répression sociale des Etats et
des patrons du travail salarié avec celui du coronavirus actuel, les
statistiques plus inquiétantes sont certainement celles concernant la
politique. Les vingt mille fusillés de la semaine
sanglante qui a mis fin à la Commune de Paris, ou les morts espagnols et
internationaux de la révolution sociale antifranquiste, ne furent pas dus à la
contamination des voies respiratoires par un virus ; ils furent les
victimes de la violence cynique et cruelle que les ancêtres de l’actuelle
oligarchie au pouvoir ont déversée sur le peuple armé en lutte pour la liberté.
Maintenant, en revanche, d’un coup, les
arrière-petits-enfants de Thiers, de Bava Beccaris et des Tuniques bleus (qui
donnaient déjà, il y a deux siècles, des couvertures contaminées à la variole
aux Sioux, aux Navajos et aux Cheyennes), les petits-enfants de Franco et de
Lister et les fils de Pinochet et de Thatcher, s’inquiètent pour nous, pour
notre santé.
C’est beaux le progrès ! Il le serait s’il était
vrai car, en grattant sous les masques, on s’aperçoit que les hommes et les
femmes de l’Etat sont plus que jamais capables de mentir, de dissimuler et de
mettre tranquillement en danger nos vies. Des preuves ? Elles ne manquent
pas : l’amiante, Tchernobyl, les pesticides…
A propos de l’actualité plus récente du coronavirus,
affirmer que les masques de protection ne servent à rien et les rendre ensuite
obligatoires le mois suivant, comme si rien ne s’était passé, à prix modéré
mais payant, au lieu de les distribuer gratuitement, retombe dans une logique
qui ajoute à un possible crime contre l’humanité dont on reparlera
certainement, un petit goût d’arnaque aussi.
En fait, avec les opérateurs du CAC 40, les seigneurs des
centrales nucléaires et de l’intelligence artificielle ne s’inquiètent pas pour
notre survie physique ni économique, mais pour les difficultés qui pourraient
rencontrer afin de nous faire recommencer, avec un rythme plus serré, bien
évidemment, la survie minable d’avant, question de récupérer les pertes de profits.
Du temps où, déjà, en Europe et en tout le territoire du capitalisme soi-disant
avancé, les metteurs en scène du spectacle ne se contentaient plus de nous
obliger à produire l’abondance des marchandises en échange d’un misérable
salaire. Ils nous imposent aussi, par amour de la patrie (la leur, celle du
business, alors que la notre c’est le monde !), de consommer furieusement
les marchandises comme des fétiches.
Uniquement pour cela, et non pas par humanité, les
meurtres de masse ont été écartés : un temps il fallait des travailleurs
pour produire ce que d’autres consommaient, maintenant, dans nos pays civilisés
par le Capital, il faut des producteurs de la valeur économique abstraite qui
consomment tout ce que d’autres produisent dans une autre partie du monde.
Ainsi, uniquement quand elles deviennent nécessaires et
manquent, on s’aperçoit que, pour raison de profit, nous ne sommes plus
capables de produire nous-mêmes nos médicaments, nos masques de protection. Toujours
pour cela, non pas par humanité, entre matraquages, quelques yeux éborgnés, des
peines de prison et des milliers d’amendes pour tout et pour rien (y compris
pour une ballade seul dans un bois désert, grâce au coronavirus utilisé comme
un excès de vitesse pour renflouer les caisses de l’Etat), on s’inquiète pour
la survie des consommateurs, sans lesquels le système fermerait boutique.
Le citoyen, confiné et deconfiné alternativement, est le
pivot idéologique du productivisme moderne. La violence est dosée pour nous
faire courber l’échine face à l’exploitation totale de nos vies, ainsi qu’on
protège ponctuellement notre survie du virus uniquement afin qu’on continue à
produire leur richesse, en consommant et dépensant l’argent gagné en retour de
quelques absurdes activités de soutien au système. Coûte que coûte, au besoin
la vie, vu qu’on doit retourner au travail alors que la pandémie est toujours
là.
La vie elle-même est évaluée en
termes économiques quand on nous raconte, catastrophés, que la crise économique
est plus grave de l’infection et qu’on doit, donc, revenir au travail plus
qu’avant, en oubliant, toutefois, de dire que cela est valable à l’intérieur de
leur système et non pas dans une société d’égaux où la richesse à partager
entre tous n’a pas besoin d’accumuler des milliards, uniquement de produire et
distribuer de façon égalitaire les biens nécessaires à la vie.
Sergio Ghirardi, Décaméron – le retour 2 (A suivre)